Depuis le temps que l’on me parle de l’Inde, combien c’est différent, singulier, intense, déstabilisant et tout ce que vous voulez que je ne pensais pas visiter ce pays un jour par crainte d’être submergée. On m’avait raconté que des voyageurs épouvantés n’étaient jamais sortis de l’aéroport se dépêchant de retourner d’où ils venaient.
Ce que l’on en dit est vrai : la pollution (on mouche noir), les humains en trop grand nombre (comme dans une fourmilière), les indigents (lisez l’Équilibre du monde, on y est), le bruit constant des klaxons (on s’habitue, enfin, presque), les chiens errants de Madeleine (on les laisse passer sans trop s’apitoyer), les odeurs (bof!), les vaches sacrées dans le trafic (cool), tout ça oui, bien sûr, mais il y a aussi le côté lumineux de la médaille.

Une semaine après notre départ, me voici donc heureuse d’être ici avec mes deux complices, essayant de mettre en mots mes premières impressions. La tâche s’avère plus compliquée que je ne l’aurais cru, mais le sentiment général est positif. Vraiment. Beaucoup en raison des gens que nous rencontrons, sympathiques, généreux. Très. J’en viens à penser que l’Inde c’est d’abord et avant tout les gens qui l’habitent et qui, de par leur nombre, renforcent cette culture fascinante. Ils font les choses à leur façon, que ce soit pour la conduite automobile toujours droit devant et à coups de klaxon, la cuisine savoureuse même dans le plus modeste des bouibouis, le cinéma aux chorégraphies élaborées, les femmes si féminines et élégantes dans leurs saris multicolores, aussi ce drôle de mouvement de la tête dans l’affirmative comme dans le doute et qu’on ne voit nulle part ailleurs.
Puisque je m’attendais au pire, l’acclimatation se passe plutôt bien. J’observe, de son côté Karine photographie et parle à tout un chacun tandis que François nous initie à l’Inde en faisant aller son kodak.
Voilà pour mes premières impressions en vrac.