lundi 28 février 2011

SCÈNE DE RUE: La fin de l'Inde mythique

Je suis là à dormir dans le bus qui a fini par nous sortir d’Ahmedabad quand j’ouvre les yeux et pendant un instant, j'me crois sur la 10 pis je vois le mont Orford au loin… Sans blague, c’est pas si différent.

Je me rendors et lorsque je me réveille à nouveau nous sommes dans la région du Rajasthan et là, enfin, c’est la vrai affaire; plein de petites montagnes pointues et arides avec des biquettes agrippées à leurs flans comme dans toutes les places qui finissent par « sthan ». Arrivée à notre destination, Udaipur, c’est le choc complet pour nous trois! Je me crois cette fois-ci dans le vieux Québec avec ses rues étroites, ces petites boutiques d’artisanats toutes pareilles, pis ses centaines de touristes qui envahissent les rues…merde. Ils ont même leur McDo il paraît. «J’va prendre deux McSamosa avec une grosse frite » ça vous brise un mythe!!!

Udaipur

Habitués que nous sommes aux villes peu touristiques du Gujarat, nous trouvons le contraste bien grand avec notre première ville du Rajasthan. Le quartier de notre hôtel peut faire penser au Vieux-Québec tant les boutiques et les touristes y sont nombreux. On se fait constamment aborder par les marchands, les chauffeurs de tuk-tuk et les restaurateurs. Qui a un commerce ici possède son rabatteur, ce qui est très lassant à la longue. Nous comprenons rapidement que notre petit havre de paix indien ne se trouve pas à Udaipur et nous commençons à nous questionner sérieusement sur notre choix de visiter le Rajasthan, la région la plus touristique de l’Inde.


Udaipur est considéré comme la ville la plus romantique du pays et on peut comprendre cette réputation. Les deux lacs entourés de montagnes, les palais dont le plus vaste de l’Inde (City Palace) et un autre qui émerge du lac et le festival des terrasses sur les toits, comme s’il y avait un concours de celui qui posséderait la plus belle vue. Des escaliers sans fin montent jusqu’au ciel dans presque tous les immeubles de béton qui abritent un restaurant. Point de vue imprenable sur les lacs et les montagnes environnantes à chaque fois. Feux d’artifice tous les soirs. Bref, vous voyez le genre d’endroit.
Jute derrière notre hôtel se trouve le superbe Jagdish Temple dont le toit abrite une marée de pigeons. Construites en 1651, de splendides sculptures ornent les murs. Il est bon de s’asseoir à l’extérieur pour simplement laisser notre regard se perdre dans les bas reliefs.

Udaipur au petit matin





Au premier coup d'oeil, sans les odeurs et les sons, on se croirait en Europe.


dimanche 27 février 2011

CITATION DU JOUR... et celle d'hier, et sûrement celle de demain!

WHAT'S YOUR NAME!!!!
WHAT'S YOUR COUNTRY!!!

Depuis notre arrivée, minimum 20 fois par jour, des gamins nous crient par la tête ces deux questions l'une après l'autre sans que nous ayons même le temps de répondre à la première. C'est comme si ils avaient tous suivie le cours: comment faire sursauter l'étranger et tester sa tolérance!

Fort d'Uperkot (Junagardh)

Érigé en 319 av. J-C et agrandi à plusieurs reprises par la suite.




À l'intérieur du fort où tout semble laissé à l'abandon, non loin de la mosquée, on peut voir un cimetière musulman où les tombes sont toujours entretenues, recouvertes avec soin d'un tissu vert brodé. Un vieil homme fait le guet.


Sur les remparts, des perroquets vert lime gazouillent. Un improbable paon en liberté déambule doucement. Le lieu est relativement paisible même si la mosquée amène son lot de visiteurs. Certains nous demandent de nous prendre en photo ou d'être pris en photo avec nous. Nous nous sentons un peu comme des bêtes de cirque. Les Indiens nous regardent et rigolent entre eux, mais c'est sans méchanceté. Un peu intimidant tout de même, car ils nous observent sans gène aucune. Un tel comportement serait assurément très mal vu chez nous.


Nous visitons l'un des trois baolis (puits) où les pigeons règnent en maîtres. L'escalier vertigineux creusé dans le roc nous impressionne. - Quand je vois ce genre de réalisation architecturale, je pense invariablement aux artisans et aux travailleurs qui ont réalisé l'ouvrage et aux moyens rudimentaires dont ils disposaient. Je suis alors remplie d'une grande admiration pour tous ces ouvriers anonymes.
Je constate (avec tristesse je l'avoue) que, comme presque partout ailleurs en Inde, les détritus jonchent les surfaces de ces ruines pourtant spectaculaires. Tout de même! un monument datant de trois siècles avant Jésus-Christ et en prendre si peu soin… Cela donne une idée de l'abondance des monuments de qualité dans ce pays.

À certains endroits, les remparts atteignent jusqu'à 20 mètres de haut.
Le baoli vu du haut des marches.
Extérieur de la mosquée.







vendredi 25 février 2011

Le vélo du laitier


Interruption de la modernité

Nous éprouvons des difficultés avec notre clé internet depuis quelques jours, ce qui nous empêche de vous faire de nouveaux billets de façon quotidienne comme à notre habitude. Nous essayons de régler le problème le plus rapidement possible.
Revenez quand même faire votre tour à chaque jour, car le problème devrait être réglé sous peu. (Nous sommes dans le pays des divinités quand même !)
Namaste

Le trio

mercredi 23 février 2011

SCÈNE DE RUE: La gare

François fait la file pour nos billets de train et Anne joue à la bloqueuse puisque c’est tout un sport acheter ces bouts de papier en Inde, toujours un pour vous passer devant si vous n’êtes pas attentif. Moi je suis assise sur un banc plus loin, j’ai mes règles, je sers à rien.
C’est long et j’observe les seuls autres étrangers dans la pièce grise et morne. Des japonais. Le père met son petit sur le rebord de la fenêtre et lui demande de sauter dans ses bras. Le bébé est excité et rigole comme un fou et d’un coup sans réfléchir s’élance dans le vide. Un bébé crampé c’est du bonheur gratis. Il refont l’exercice sans arrêt et j’emmagasine. Quand la mère arrive avec les tickets et qu’ils quittent vers la sortie, le bébé me regarde et me fait un grand sourire, je lui rends. Je constate que je ne reverrai plus jamais ces gens et même si j’ignorais leurs existences il y a 20 minutes à peine, j’ai envie de me mettre à pleurer comme un petite fille. Maudites hormones.

lundi 21 février 2011

RENCONTRE: «Celle dont il faut taire le nom» Partie 3

VUE PAR KARINE:

Elle m’annonce qu’elle arrive à l’hôtel alors que j'étais même pas là moi-même! Donc, pars à la course comme une belle conne pour couvrir ma menterie, arrive à ma chambre, me couche avec ma face de fille qui fait pitié, elle arrive....  Elle a des fruits frais, s'inquiète genre vraiment trop pour moi, veut appeler un docteur et décide de faire acheter par le room service de l'huile de coconut pour me faire un massage de tête... Dire que le matin même j'étais en pleine forme, m'étais lavé les cheveux et les trouvais presque beaux, vous dire le gâchis après m'être faite frotter le fond de la tête à l'huile avec ardeur, (genre de frottage de tête que tu fais avec une balloune pour qu'elle colle au mur) et vous raconter combien les petits coups de poing qu'elle assénait sur le dessus de mon crâne en guise de bouquet finale m’étaient désagréables.

Une fois débarrassée d’elle, c’est les cheveux en lambeaux que je suis allé retrouver Anne qui, de son côté, s’était mise à vomir. Moi aussi je dépérissais, mais plus du côté des intestins si vous voyez ce que je veux dire. C’est donc en même temps que ce début de chiasse que la Brahmane s’est mise à m’appeler sans arrêt, à intervalle régulier de 7 minutes. J’ai mis mon téléphone sous silence mais au bout d’un moment, ayant peur qu’elle décide de revenir, je lui écris un texto pour lui dire qu’on se verrait le lendemain, que j’étais fatiguée et voulais dormir. Ça l’a calmée pour une heure c’est tout. Elle commence à me faire freaker. Je me sens prise en otage par cette femme qui soudainement brime une des choses que j’ai de plus précieuse; ma liberté. Dire qu’hier elle n’existait même pas et qu’aujourd’hui elle m’oblige à me cacher dans un hôtel perdue de l’ouest Indien. Vous croyez que vous vous en seriez mieux sortis que moi, que vous l’auriez envoyé chier et basta… désolée mais je crois pas non, je ne suis pas pire que vous.

Le lendemain elle revient avec ses punjabis qu’elle nous offre. Le mien est cute bien qu’en tissus synthétique, par contre celui d’Anne est une insulte. J’en ai marre. Elle est là avec sa petite fille qu’elle oblige à poser, elle rode dans ma chambre et finit par me demander de lui offrir la bouteille de rouge qui est sur mon bureau et qu’elle avait reluquée la veille. « LA BOUTEILLE», la seule et unique, celle qu’on traîne depuis Paris en se disant que nous attendrons le moment magique pour la partager (sachez que c’est le grand désert d’alcool pour nous ici… cette bouteille était notre oasis). Je suis sans voix, je panique, tout sauf la bouteille ! Je lui dis un non polie et mal-à-l’aise, je tente de lui offrir n’importe quoi d’autre qui traîne dans mon sac de voyage, voyant qu’elle ne réagit à rien je fini par lui offrir mes nouvelles chaussures de trekking en spécial à 150$... rien à faire, elle réussit toujours par me faire sentir cheap et je cours dans la chambre d’Anne et François. Par totale incompréhension de part et d’autre François me dit « ben oui donnes-y » ce qui me confirme qu’elle a raison de me faire sentir mal…  Elle voulait qu’on soupe ensemble pour nos adieux, Anne qui avait la chance de vomir est restée au lit et moi et François sommes partis en tuk tuk avec elle. J’étais trop en colère, je ne disais plus rien, voyais plus rien jusqu’au moment où nous arrivons au resto et qu’aussitôt sortie du tuk tuk je dis à François en français devant elle : François, j’suis trop en tabarnak, j’peux pas faire semblant de sourire et de souper avec elle, j’veux la tuer. On s’en va, je lui dis que je suis trop malade pis on  part. François, tellement gentil sourit doucement comme si de rien n’était et me dis de retourner à l’hôtel qu’il se chargerait d’elle. En lui disant aurevoir, elle me dit : « you will remember me in Canada ? if not… » et elle me fait un signe de fusil sur la tempe avec un pwaffff suivi de son gros rire gras avec sa dent en or… Je l’haïe.

Toute cette histoire remonte à deux semaines déjà. Nous sommes désormais sûrs qu'elle nous a empoissonnées avec ses bières passées date. J’ai donné mon punjabi à la première femme sympatique que j’ai croisée, on garde l’horreur d’Anne pour la Holi, question qu’il se fasse beurrer de peinture multicolore et aille aux poubelles. Depuis ce temps, elle ne cesse de m’appeler à partir de différents numéros pour que je ne puisse l’identifier, je ne réponds jamais au téléphone. Anne et moi avons des fous rires démentiels quand on médit à son propos, on adore se défouler grassement sur son dos… Par contre, ni l’une ni l’autre ne voulait nommer son nom sur le blogue par crainte qu’elle nous suive à la trace et qu’elle refasse surface !  

VUE PAR ANNE:


Le lendemain du fameux faux «souper dans une famille indienne», je ne vais pas très bien, même plutôt mal. Une nausée ne me lâche pas depuis mon réveil. Je passe cette journée soit couchée dans mon lit, soit accroupie, la tête dans le bol de toilette. Karine ne va guère mieux. J'ai fini par comprendre par la suite que les bières de contre-bande devaient être expirées, que notre ravisseuse en coton ouaté nous avait empoisonnées. Entre deux aller-retour à la toilette, je maudis cette femme. Plus tard, toujours pas remise de mon empoisonnement, la ravisseuse exige de me remettre en main propre un ensemble horrible et fleuri en matière inflammable, taillé sur mesure pour moi. Seul François Gourd saurait porter un tel pantalon sans paraître tout à fait ridicule. Je reçois son cadeau comme une gifle. Pour m'offrir une telle horreur, elle me considère certainement comme sa rivale auprès de sa nouvelle amie Karine.

J'ai appris que la fête de la Holi est pour bientôt. J'attends avec impatience la prochaine pleine Lune pour sacrifier mon vêtement synthétique hautement inflammable et lui en faire voir de toutes les couleurs.


FIN...

Voici le seul document la concernant que nous vous divulguerons sur ce site.
COUCHEZ VOS ENFANTS!!!

dimanche 20 février 2011

CITATION DU JOUR

Tu ris mais j'suis sûre qui vont ben te faire!

Anne sans ses lunettes à Karine, découragée de la perception du tailleur à son égard...







samedi 19 février 2011

Les Pâtissiers

Juste à côté de l’entrée du cimetière, trois hommes travaillent dans une cour semi-couverte. L’emballeur me fait signe de venir.
Dès que j’arrive près de lui, il m’offre une sorte de brioche.





Les pâtissiers ont bien rigolé en me regardant photographier le vélo
et les restes du fauteuil du patron qui se trouvent dans l’entrée.

RÉPONSE AUX AMIS LECTEURS!

Aujourd'hui la réponse s'adresse à Jane! La semaine dernière elle m'a mise sur la mission de lui revenir avec des photos d'une cuisine indienne. Voilà qui est fait! Magnifique cuisine toute équipée dans un festival de tons bleutés, avec puits de lumière, le tout pour vous madame. Photos prisent à Nagaur, étrange ville du far west Indien...




vendredi 18 février 2011

Vestiges britanniques

Au milieu de la vieille ville de Junagadh se dressent quelques bâtiments décrépits de l’ère britannique du début du 19e siècle.





jeudi 17 février 2011

Quelques commerçants de Junagadh

La corde semble se vendre au poids.




Monsieur sacoches

Le frère de Louis de Funèse vend des friandises.