jeudi 17 février 2011

RENCONTRE: «Celle dont il faut taire le nom» Partie 2

VUE PAR KARINE:

On finit par se rendre chez elle, mais juste avant on fait un stop chez le tailleur en bas de l’immeuble, elle veut m’offrir un cadeau. Je refuse à plusieurs reprises mais impossible de refuser quoi que ce soit à « celle dont il faut taire le nom ». Tant qu’à bénéficier  d’un « suit gratis » je voulais qu’Anne aussi ait le sien mais c’est à contre-cœur qu’elle a fait prendre ses mesures . (Note à moi-même : apprendre à recevoir seule, ne pas vouloir que tout soit égal tout le temps.)

 À ce moment, il faut savoir que tous les trois avions seulement pris un petit-déjeuner à 9h30  et qu’il était maintenant 20h00.  Ceux qui me connaissent savent que je n’ai plus de fun. Quand on a finalement atteint son appartement, on fut étonné de les voir fermer la porte à clé et nous offrir  bière et whisky puisque l’alcool est prohibée dans l’état du Gujarat. J’étais par contre moins surprise de constater à quelle vitesse le mari a vidé la bouteille… Le pauvre, ce que ça doit lui prendre comme béquille pour supporter sa femme. C’est une Brahmane, plus haute des castes indiennes, et lui n’est qu’un kshatriya, il n’a qu’à bien se tenir!

On ne voit pas l’heure où nous mangerons. Les trois commençons a en avoir marre de toute ces incertitudes depuis le début de la soirée.  C’est de la torture, elle nous placote ça sans arrêt et il m’est difficile de saisir son complexe de supériorité dans tout le blabla qu’elle nous sert sans un mot sur le souper. Christ qu’on a faim. À 22h00 on se rend compte qu’on ne mangera pas chez elle mais plutôt au resto. Anne refuse catégoriquement de rembarquer avec le mari maintenant saoul… je me sacrifie au nom de la fin de cette soirée en me disant que demain est un autre jour, François m’accompagne tel un fidèle soldat.

Le lendemain matin on se boit un jus chez monsieur orange fluo, notre trio rigole en repensant à la soirée de merde dans laquelle je nous ai embarqués quand je reçois un texto de « celle dont il faut taire le nom » qui a pris congé pour aller magasiner avec moi. Je lui récris que je suis malade, couchée à l’hôtel tranquille et sorry,  have a good day. De suite elle me répond : I’ll be there in 30 minutes. CALISSE!!!


VUE PAR ANNE:

Ça fait un mois que je regarde, effarée, la conduite sur les routes de l'Inde et n'ai vu à ce jour qu'un seul accident : le nôtre!… Quand notre moto a heurté le scooter de la jeune femme, j'ai tout de suite pensé que nos hôtes annuleraient tout, que je m'éviterais ce sapristi de souper. Peine perdue. Il doit être environ 6 h quand on fait le premier arrêt au boulot de la nouvelle amie de Karine. Ça dure une heure ou deux. Elle nous présente à tous et nous sommes comme pris en otage. (Je veux m'en aller chez nous, j'ai faim, on s'en va-tu ciboire?!) Je ferme ma gueule par politesse, mais je me sens vraiment prise au piège. Seule «Elle» sait le programme de la soirée. Nous voilà repartis vers chez elle, il fait noir maintenant et j'ai froid. Un autre arrêt chez son tailleur cette fois parce que Madame tient absolument à offrir un punjabi à Karine qui s'empresse de me mettre dans le coup en insistant pour que moi aussi je reçoive un punjabi. NON!!!!!! Au secours! « No, no, thank you.» «Why?» «Because, it's too much!» Je veux étrangler Karine quand son insistance met K.O. la politesse de mon refus. Le tailleur prend mes mesures. Je suis faite.

Enfin arrivés à la maison de notre hôtesse, celle-ci s'empresse de nous dire que tout lui appartient et que son mari ne possède rien. (Quelle vulgarité! pauvre homme…) Aucun plat à l'horizon, un tapis que l'on déroule à nos pieds sur lequel on dépose une bouteille de whisky, des bières de contre-bande et des croustilles. Il est plus de 8 h maintenant. Un ami est venu rejoindre le mari pour prendre un coup solide. Ils vont se saouler devant nous. Je n'en crois pas mes yeux. Karine et moi buvons une bière, les Indiens descendent leurs whiskys, François passe son tour. Il est 10 h et nous attendons toujours le souper qui ne vient pas. L'hôtesse s'est mise à son aise en coton ouaté et elle parle de nous garder à coucher. Je n'en peux plus. Aucun signe qu'elle se mettra au fourneau bientôt. Elle boit son whisky en regardant Karine, lui touchant constamment le genou. Nous insistons pour aller dormir à notre hôtel et repartir en tuktuk. C'est là que nous apprenons que nous allons souper au restaurant et en moto. Là, ma patience est à bout. Ça commence à bien faire! Il n'est pas question d'embarquer avec le mari saoul. Karine qui veut être sympa s'offre avec François pour embarquer avec le mari saoul (!) et propose que j'embarque avec notre ravisseuse en coton ouaté sur son scooter. - Mes compagnons ne devinent pas du tout dans quel état d'angoisse je me trouve. - J'imagine déjà qu'ils auront un accident sans doute mortel dans les prochaines minutes, que je devrai retourner à Delhi seule à l'ambassade avec mes trois mots d'anglais et le délire se poursuit dans ma tête. Eux, ils sont tout heureux d'être contents. L'araignée a bien tissé sa toile...


À SUIVRE...

9 commentaires:

  1. ...pas encore mangé à 22h00????
    Personnellement ce n'est pas du mari "packté" que j'aurais eu peur....
    ...l'histoire m'intéresse au plus haut point, mais... j'suis officiellement découragé de Karine Perron...

    Bernard C. boss de Karine Perron

    PS: je t'ai "stooler" à Roger's, ils savent que tu utilises un autre cellulaire...

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  2. Ha mon ami Bern! toi tu comprends les grandes détresses que cause la faim! tu t'imagines avec moi chez la folle... Il est 10h12 au bureau et on jase déjà de ce qu'on va manger à 11h45.

    Désolée de te décourager une fois de plus boss... :-) xxxx

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  3. Hé bien c'est très différent de la toute première rencontre avec Lolita. Karine celle qu'il ne faut pas nommer c'est ta mère indienne ?
    Ah Anne, ça donne la frousse quand on lit votre aventure.
    Bon vous êtes sains et saufs puisque vous nous écrivez mais j'ai très hâte de connaître la suite. Dans quel bourbier vous vous êtes ramassés ! Coudonc Anne, est-ce qu'elle a trouvé un mari à"votre fille" ? ;-))

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  4. Anne, je ne peux pas croire que ta légendaire face de passeport n'a eu aucun effet sur cette folle !
    C'est pas drôle, là ! J'exige la suite de l'histoire au plus vite sinon je vais me mettre à avoir des contractions pis c'est vraiment pas l'temps !
    Attendez... à moins que toute cette histoire ne soit qu'un canulars, une sorte de scénario inventé par François du genre " Mad in India Part II" ??! Allez, on attend impatiemment...

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  5. Je ris, je ris, je ris jusqu'à mardi ! Pas possible Karine. pauvre Anne...
    Mais LA question. Où est votre punjabi ? Je veux une photo :-))
    Mâââ ... attention ils doivent être ensorcelés.

    Louis-Philippe

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  6. Ha oui, j'oubliais... j'abonde dans le même sens que Bernard, je suis officiellement découragé de Karine.. Alors je vous propose (François et Anne) de sacrifier Karine dans le gange pour le bien de l'humanité). Et je suis sûr que même celle dont il faut taire le nom vous remerciera ... en vous invitant à souper ! :-)
    Louis-Philippe

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  7. Johanne couse de Karine18 février 2011 à 19:41

    J'ai hâte de connaître la suite...

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  8. Bonjour à tous et à mon prétendu ami Louis-Philippe :-)

    Ouais... c'est pas qu'on veut vous faire languir mais un problème de connexion internet nous empêche de publier la finale puisqu'elle a un accompagnement qui nécessite un bon flux :-)

    D'ici un jour ou deux on va conclure. Bon dimanche!
    Ka.xx

    P.S: Heille cousine c'est donc ben cool de te savoir là, j'ai une histoire qui va te faire sourire bientôt!

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  9. @La renarde: Un mari pour Karine ?! Que non ! Celle dont il faut taire le nom n'aurait jamais partagée Karine.
    @Nadia: pas de contraction là! Ne désespère pas, nous accoucherons bientôt. Ma face de passeport ? Pff! Madame coton ouaté en a vu d'autre!
    @Louis-Philippe: quelle bonne idée tu as! ;-)

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